mercredi 23 avril 2008

Mes créations l'ont inspirée. Chantal a écrit...

Rose du désert (tapisserie de haute lisse, 2002)

Si vous étiez là-bas vers le Nord,
Vous seriez aurore boréale, de roses et de mauves, coquettement vêtue.

Si vous étiez dans un tableau de Dali,
Vous offririez la fleur étrange de votre corps
Ou un oiseau défroissant ses ailes.

Si vous étiez une coupe de friandises,
Vous laisseriez mille gouttes de rosée couvrir vos fruits
Et vous fusionneriez avec la mer et le ciel dans le soleil couchant.

Si vous étiez la tornade qui soulève la peur
Et de son vent ravageur, métamorphose le littoral de sable
Vous vous sentiriez seule et désespérée, après la bagarre.

Si vous étiez un bel échassier migrateur,
Vous abandonneriez les enfants aux yeux écarquillés
Pour flirter toujours plus près de la mise en scène cosmique,
Alors que, simple rose des sables avec vos racines encore pleines de terre,
C’est à la nuit tombante que vous émergeriez du lagon profond
Avec votre aspect tellement étrange à demi-ange, à demi-bête.


Chantal5 février 2008

Mes créations l'ont inspiré. Pierre a écrit...

Coraline (tapisserie de haute lisse, 2003)
(Fonds marins)

Si vous étiez sur la côte ouest de l’Australie, vous pourriez visiter la barrière de corail. Pas moins de 1 000 km de coraux menacés par la pollution et la dégradation des hommes. Je vous assure que la flore est exubérante et variée et la faune, entendez les poissons, principalement, vous enchanteront par la variété de leurs couleurs et leur mode de vie en groupe ou parfois en couples isolés.

L’eau est tellement limpide que vous avez la nette impression d’être à quelques mètres de ce monde si particulier mais, attention, vous ne pouvez accéder à la barrière de corail qu’en bateau et celui-ci doit jeter l’ancre assez près de la barrière car elle a trouvé son développement à quelques miles des côtes et ses limites sont en à-pic avec le bord de l’océan que vous aurez parfois du mal à évaluer et qui, lui, est peuplé de requins.

Vous avez, comme moi-même, vu des feux d’artifice, eh bien, les couleurs de ce monde dissimulé sous le scintillement des vaguelettes exposées au soleil, vous réjouiront autant. Et puis, en prenant plus d’attention, vous verrez des crevettes qui ne ressemblent pas à celles que l’on trouve chez le mareyeur. Avec un peu de chance, vous verrez peut-être un de ces poissons qui se confondent avec leur environnement. Des coquillages que je sais identifier avec certitude, vous étonneront par leur progression, par bonds, sur le fond de l’eau.

Vous pensez à la nuit et à la vie à terre sur le port parce que vous n’avez pas cette expérience de nager avec un simple tuba sur la barrière de corail, enfin sur quelques mètres carrés, bien sûr.

Personne, à mon avis, ne peut se flatter d’en avoir exploré tous ses aspects. Si l’Australie vous paraît aux antipodes, au sens propre comme au figuré, de votre zone d’action, alors, allez aux Antilles, vous verrez sensiblement la même chose sur une échelle moins grande et ce n’est pas Claudine qui me démentira !


Pierre 5 février 2008

Mes créations l'ont inspirée. Monique a écrit...

L'Olivier (collage textile, 2007)
Si vous étiez l’olivier de Provence, il faudrait résister au mistral. Les racines s’enfoncent dans le sol ingrat, elles soutiennent le tronc tortueux.

Si vous étiez l’olivier de Grèce, arbre ancestral, les branches noueuses s’entremêlent. Elles dialoguent avec le soleil brûlant.

Si vous étiez l’olivier d’Espagne, accroché à la terre rouge, sol nu, balayé, nettoyé …
L’olivier, ici, est choyé !

Si vous étiez l’olivier méditerranéen, avec le soutien des hommes, il sort victorieux des sols pauvres. Il s’épanouit dans l’enchevêtrement des branches, son tronc noueux, solide, marque le passage du temps.

Alors, vous pourriez continuer de rêver de soleil, de terre chaude, de fruits mûrs, de feuilles vert argent, avec les belles étiquettes des bouteilles d’huile dorée !



Monique B.5 février 2008

lundi 21 avril 2008

Mes créations l'ont inspirée. Nicole a écrit...

Djebel (tapisserie haute lisse, 2000)
La Tornade
Si vous étiez un joaillier,
Vous seriez fort embarrassé
Et si perplexe
Choisir entre les nuées de cristaux
Des formes et des couleurs rares
Terrible dilemme

Si vous étiez la terre
Vous en perdriez votre calme légendaire
Mais que me préparent-ils tout en haut ?
Une tornade, je m’en doutais
Dieux du ciel, les arbres, les maisons
Au réveil, une vision d’apocalypse

Si vous étiez une étoile
Tiens, quelque chose de nouveau
Pour pimenter votre quotidien
Un voyage organisé
Et nous qui critiquions tout votre comité d’entreprise
Voyage à la découverte des couleurs
Bordeaux, vieux rose et la gamme des bruns
Fin de la terre, nous attiraient,
Telles des aimants

Si vous étiez la couleur rose
Vous trembleriez tant et tant
Rose, je suis née et fragile, je suis
J’essaie bien de me boucher les oreilles,
C’est fou ce que ça cancane autour de moi
En bas, la grande haie qui pousse de ces lamentations
Mais, tout près de moi, la pluie de cristaux qui susurre :
Roses, nous sommes petits mais si nombreux
Vraie crainte, jolie couleur, nous te protégeons

Si vous étiez l’éclair
Chic, demain c’est notre grand exercice
Celui qui compte pour le diplôme de fin d’année
Alors là, le ciel, on va s’en donner à cœur joie
Pour le zébrer et le zébrer encore
Il pourra bien implorer
Pas de pitié, répondrons-nous
Grand temps de retrouver votre raison d’être
Et, entre nous, on va leur offrir un superbe spectacle, en bas

ALORS MOI, passionné depuis toujours par les grands évènements – un grand événement à couvrir le bruit – qui court dans toute la rédaction – je jubile ; j’ai été choisi mais essaie de ne pas montrer ma joie, vu la grise mine des autres stagiaires.

Avec la tornade, j’entre vraiment dans la carrière
Un événement plus joyeux – oui, j’aurais préféré – mais alors, là, qu’y puis-je ?


Nicole – 5 février 2008

Mes créations l'ont inspirée. Yvonne a écrit...

Oasis (collage textile, 2007)

Si vous étiez ce taureau fougueux, vous auriez le cuir éblouissant. Telles des banderilles que vous agiteriez, vous impressionneriez l’adversaire de l’éclat de vos mille grimaces.

Réunissant votre énergie tapie sous votre fougueuse musculature, vous affronteriez les tropicales tempêtes et les orages démentiels.

Fonçant, tête baissée vers les vertes brindilles, le spectacle grandiose de vos puissantes ruades écarterait sans peine l’imprudent affamé.

Pourtant, vous savez ressentir, aimer, regarder. Alors, vous baissez la garde et laissez la paix régner par-delà toutes les oasis.

Yvonne5 février 2008

Mes créations l'ont inspirée. Marie-Lou a écrit...

Djerba (tapisserie haute lisse, 2008)
Si vous étiez un oiseau migrateur en quittant le froid pays nordique, la première terre où vous accosteriez serait la lumineuse Charente-Maritime.

Brouage et sa citadelle fortifiée que la mer a abandonnée, désormais entourée de marais, vous accueillerait.

Les marais salants, eux aussi abandonnés, ne sont plus que craquelures, telles des écailles nacrées que le friselis de l’eau fait onduler.

La terre, parcelles d’ocre, de brun roux, laisse échapper des volutes de nébulosités qui s’entrecroisent en une harmonieuse union.

Au centre de cette terre, l’homme a creusé un puits. Beaucoup d’efforts ont été consentis et furent récompensés lorsqu’une eau limpide, couleur d’émeraude, a jailli au centre de cette terre aride.

Vous, l’oiseau de passage, en route vers des oasis ensoleillées où la terre vous accueillera pour vous éviter le froid polaire, vous serez l’attrait de nos balades maritimes et alors, nous formerez des vœux pour que votre migration soit porteuse de promesse – la promesse de retour au printemps prochain.


Marie-Lou5 février 2008

Mes créations l'ont inspirée. Claudine a écrit...

Mangrove (collage textile, 2007)
Si vous étiez Jacmel, le sans-papier haïtien, venu subrepticement se réfugier, la nuit, dans la mangrove guadeloupéenne pour échapper au contrôle, vous seriez tapi au fond de votre barque, coincé entre les racines-lianes des palétuviers, sans bouger, sans même oser respirer, alors vous pourriez invoquer les loas vaudous pour vous protéger des fleurs maléfiques que vous contemplez, bien malgré vous et dont vous ne pourriez saisir la beauté, tant votre situation vous paraîtrait cruelle et sans issue !

Si vous étiez Philogone, le guide assermenté à la visite de la mangrove, vous décririez aux touristes emmenés dans votre bateau, la formation de ce curieux endroit, la rencontre de l’eau de la mer et de la rivière favorisant la croissance de ces arbres dont les racines n’ont besoin que d’eau et qui émergent à la surface, alors vous aimeriez passionnément ce phénomène, mi-terre, mi-eau, mi-plantes, mi-marécage et vous sauriez transmettre votre enthousiasme aux visiteurs.

Si vous étiez oiseau, oiseau-lyre ou cormoran au bec et à l’œil acéré, vous sauriez que la mangrove abonde d’insectes et de poissons chatoyants, alors, d’un vol délicat pour l’oiseau-lyre ou d’un piqué magnifique et précis pour le cormoran, vous vous saisiriez de votre proie, qui, moustique ou papillon, qui, poisson-lune ou vivaneau, feraient vos délices et vous penseriez, à raison, que vous êtes au paradis.

Si vous étiez responsable culturel et économique du parce national de la Guadeloupe, soucieux de préserver contre les promoteurs touristiques, avides de lieux inédits pour satisfaire une clientèle à la recherche de sites insolites, alors vous auriez à cœur de préserver ce merveilleux et fragile équilibre entre les eaux, la flore exceptionnelle et la faune qui vit dans ces contrées magiques et vous mettriez tout en œuvre pour réussir votre mission.



Claudine5 février 2008